Enfant roi.
Le mot est jeté.
Quel sens mettre derrière cette expression?
Pour quelles conséquences?
Qui sont-ils?
Enfants d’adultes trouvant leur vie tellement difficile qu’ils souhaitent pour leur progéniture une période privilégiée, une bulle enchantée dans laquelle la frustration, la tristesse seraient les moins présentes possibles, pour qui dire « non » est terriblement culpabilisant?
Enfants que l’on a tellement désirés, qu’il faut tout leur offrir, les (sur?)protéger, les (pourrir?)gâter?
Enfants de couples hyper pris professionnellement, aux semaines surbookées, stressantes, speed – ayant juste envie de s’éclater, sortir et profiter le week-end?
Pourquoi pas?
Sauf que… À ne jamais connaître la frustration, le sentiment de manque, à ne jamais s’ennuyer, à avoir tout, tout de suite, comment crée-t-on la motivation, le goût de l’effort et tout simplement l’envie? (« L’envie d’avoir envie » comme dit la chanson…)
Sauf que… dans ce schéma-là, l’enfant grandit avec comme modèle celui de la société de consommation, le vivre ensemble et le respect d’autrui passant loin derrière, le respect des règles permettant à la vie en société de fonctionner n’étant pas vraiment construit.
Sauf que… Ces enfants, passant tellement de temps dès le plus jeune âge sur les tablettes et téléphones – les adultes étant relativement tranquilles pendant ce temps-là, s’appauvrissent en vocabulaire et pas seulement.
Sauf que, à n’avoir pas de cadre, de règles, l’insécurité grandit et les troubles du comportement aussi.
Avoir des enfants est fatigant et chronophage.
Dire non, les laisser s’ennuyer, jouer avec eux, acquérir une certaine autonomie, les entendre râler, se caler sur leur rythme… est épuisant et parfois antinomique avec notre monde.
Donner un cadre, essayer de s’y tenir, l’élargir à mesure qu’il grandit, expliquer ses valeurs et ne pas plier face à leurs exigences – souvent liées à celles des copains – est éreintant.
Mais c’est aussi ce qui rassure l’enfant, ce grâce à quoi il s’épanouit, peut grandir correctement, c’est ainsi que son imaginaire pourra se développer, son libre arbitre se construire, qu’il ne deviendra pas tout puissant, mais au contraire agira dans la société.
Et si… Laisser faire est plus facile quand ils sont en bas âge…. Peut-être ne pas avoir laissé faire nous rendra-t-il les choses moins difficiles à l’adolescence?
Je ne mettrais pas la faute sur internet.
Pondre des babys c’est une chose, les faire grandir en est une autre, et là : aargh… Et rien n’a changé dans le monde.
Nos rejetons se fichent de l’allaitement maternel, nuit et jour, des couches bios de leurs premiers mois (alors qu’on voulait bien faire) et j’en passe pour ce chérubin qui, quelques années plus tard, envahira de sa révolution notre quotidien.
J’étais une enfant rebelle. C’est ainsi.
A chaque enfant qui naît, une révolution s’impose.