Je n’ai pas envie de vous souhaiter une bonne année…

10h. Je tourne en rond depuis ce matin.

Bon. Il paraîtrait que je dois vous présenter des vœux pour la nouvelle année. J’ai toujours détesté ces « formalités » bienséantes, ces conventions à la con. « Bonne année. Bonne santé »… Gna gna gna.

Mais bon… S’il le faut…

Je réfléchis. Je bois des litres de café. Je n’ai plus de thé de Noël. Dommage. Cela m’aiderait bien ce délice parfumé et doux.

Je relis des passages de bouquins. Non. Rien.

Tiens, je fais faire un gâteau chocolat/poire. La cuisine aide parfois à réfléchir. Non. Toujours rien.

Je marche dans mon appart en écoutant Daniel Darc.

« Le chemin est étroit

On s’y blesse parfois

On peut y voir du bas

Un homme il pense à quoi

Immobile bien droit

Jamais personne ne le saura.

Les voeux de bonne année,

d’année en année sont moins longs à rédiger. »

Si même mon Prince noir s’y met… Tiens je vais écouter l’album complet.

Je reviens ok?

12h20. Bon. Toujours rien. Plus de Roquefort Baragnaudes en plus. Y’a des jour sans.  Plus de café non plus. Et pas de thé de Noël! Argh! Journée de merde.

13h15. Je n’y arrive pas. Mais que vais-je pouvoir vous écrire, putain de bordel de merde? C’est atrocement con des vœux. Je sors acheter du café je reviens.

14h30. Toujours chez moi. J’ai la flemme de sortir. Et puis j’écoute encore Daniel Darc et ce mec a toujours eu le don de me faire taire. Juste l’écouter. En regardant dehors. Les yeux embués et le nez dans les nuages. Fallait pas l’écouter aujourd’hui? Certes mais je n’ai pas la compil de la Compagnie Créole pour me donner du cœur à l’ouvrage, désolée.

15h15. Je viens d’écrire deux petites chroniques de bouquins. Impeccable. Aucune difficulté. J’ai changé de musique aussi… Désormais ce sont les Arctic Monkeys. Un autre ton. Des rythmes à vous donner envie de retourner une ville entière pour retrouver votre thé de Noël! Je sais j’insiste mais je vous assure que le mien est juste fabuleux.

16h32. C’est incroyable. Rien ne sort. Je ne parviens pas à coucher 3 pauvres mots pour vous souhaiter une belle et nouvelle année. Dingue ça. Il est trop tôt pour une bonne bière hein? Et bim! Je viens de m’enfiler la moitié d’une tablette de chocolat noir aux écorces d’orange, du coup! Fait chier.

17h22. Ben voilà! Je n’ai rien écrit et ma Marielle vient de m’avertir qu’elle passait boire un verre d’ici 18h. Je vais faire comment? Bordeeeeeeeel…..

17h40. Ca y est. Je sais pourquoi je n’y arrive pas. Parce que je dois le faire.

Et que je n’aime pas les « dois », les « il faut »! Que cela me gonfle incroyablement.

ET que je me moque tout aussi incroyablement de vous trouver des formules entendues et laconiques!

Alors vous savez quoi?

Je sais!

J’ai trouvé! Mais ce ne seront pas des vœux conventionnels!

Pour cette putain de nouvelle année…

Vous allez me faire le plaisir de vivre, véritablement. De croquer la vie à pleines dents. D’envoyer chier ceux qui vous emmerdent. De rire aux éclats chaque jour. De dévorer des montagnes de bouquins. De réapprendre à rêver vraiment. De réaliser vos rêves. De dire ce qui ne va pas ou ce qui va bien. D’être vous. De croire en vous. De pleurer quand vous en avez envie. D’assister à des spectacles vivants. De tendre la main à ceux qui souffrent.De danser en écoutant la musique à fond dans votre salon. De vous jeter dans les bras de celle ou celui que vous aimez en l’étreignant tendrement, et ce, chaque jour. De jeter sur papier vos mots, vos maux. De vous faire confiance. D’être bienveillants. D’imaginer, de créer. De ne jamais laisser quiconque vous rabaisser, vous humilier. JAMAIS. De sourire au réveil. De crier votre rage quand vous en éprouvez le besoin ou l’envie. D’aller vous promener en forêt et de respirer cette magnifique terre. De ne pas mentir et ne pas vous mentir. De faire l’amour en souriant. Partout. De vous envoyer en l’air. Partout aussi. De voyager. D’aimer, vraiment. De ne pas flancher sans avoir tendu la main. De croire que tout est possible. De vous moquer du regard des autres. De ne pas donner d’attention aux critiques, aux jugements. D’être émerveillés par les ciels étoilés. De parler à la Lune. De virer les cons de votre vie. D’aller vous jeter habillés dans une mer chaude ou froide, un soir d’été. De profiter de vos proches. De prendre soin de vous. De ne plus tomber en panne de thé de Noël. De ne donner de la valeur qu’aux choses essentielles. De vous foutre des biens matériels. De continuer à refaire le monde avec vos amis en vous aidant de doux breuvages ou autres herbes à rire. De lâcher prise. De faire pétiller votre regard parce que c’est beau et que chacun d’entre vous le mérite, bordel. De dire à ceux que vous aimez combien vous les aimez.

Et surtout.

Soyez vivants. Soyez vous.

Et ce, chaque jour de cette année. Celle ci et les dizaines à venir.

Love.

Nath.