Aujourd’hui, je voudrais vous faire découvrir (pour certains), ou redécouvrir un grand écrivain américain, Jim Harrison. Je voudrais surtout vous faire comprendre pourquoi j’aime cet auteur et vous faire partager mon enthousiasme. Jim Harrison, de son vrai nom James Harrison, est un écrivain américain, né le 11 décembre 1937 à Grayling dans le Michigan aux États-Unis, et mort le 26 mars 2016 à Patagonia (Arizona).
La mère de Jim Harrison est d’origine suédoise. Son père est agent agricole, spécialisé dans la conservation des sols. Lorsqu’il a trois ans, la famille emménage dans la ville de Reed City (Michigan). À l’âge de huit ans, son œil gauche est accidentellement crevé au cours d’un jeu. À 16 ans, il décide de devenir écrivain « de par mes convictions romantiques et le profond ennui ressenti face au mode de vie bourgeois et middle class ». Il quitte le Michigan pour vivre la grande aventure à Boston et New York.
Après plusieurs recueils de poésie, à partir du milieu des années 1960, il aborde progressivement le roman et la nouvelle, devenant un des principaux représentants du mouvement littéraire américain appelé « Nature writing ».
En 1978 et 1979, il écrit le somptueux « Légendes d’automne » (qui deviendra un film plus tard), qui est son premier grand succès littéraire. Suivront ses œuvres les plus connues, dont Sorcier, Faux Soleil et Dalva.
Jim Harrison, c’est une passion effrénée pour la vie, le sexe (parfois avec des textes très crus), l’existence au contact de la nature, la nourriture, bref un passionné !!!
Il rejette la société de consommation et ses dérives, les inégalités qu’elle engendre, et lui préfère les choses vraies : il prend souvent exemple sur la culture des anciens habitants de l’Amérique du Nord, les amérindiens. Comme eux, il prône un respect total de la nature, bien loin de notre civilisation consumériste, une forme de politique écologique bien avant l’heure…
J’adore ses descriptions des paysages du Michigan, du Montana ou de l’Arizona, vastes étendues sauvages, où l’homme peut vivre (souvent rudement) en harmonie avec la nature.
Jim Harrison écrit d’ailleurs :
« J’ai grandi au contact de la nature, et j’ai très tôt considéré les oiseaux et les poissons comme mes semblables. Je me rappelle avoir demandé à mon père quelle était la différence entre les animaux et nous, et il m’a répondu: « Ils vivent au dehors et nous vivons au dedans. » C’est donc dans la nature que je me sens chez moi. »
Ou encore :
« …je me promène dans les champs déserts, les canyons, les bois, mais de préférence près d’un torrent ou d’une rivière, car depuis l’enfance j’aime leur bruit. L’eau vive est à jamais au temps présent, un état que nous évitons assez douloureusement. »
Voilà pourquoi j’aime Jim Harrison, un homme ancré dans le réel, qui a de vraies valeurs, mais qui croque également dans la vie à pleines dents. Pour finir, je ne résiste pas à citer une phrase de Ralph Waldo Emerson, un écrivain américain du 19e siècle, que cite Jim Harrison dans un de ces derniers romans :
« N’allez pas là où le chemin peut mener.
Allez là où il n’y a pas de chemin et laissez une trace. »
Cette phrase là, je l’adore, vous vous en doutez !!
Voilà, j’espère vous avoir fait envie de découvrir Jim Harrison. Si vous ne connaissez pas, essayez, commencez par un recueil de nouvelles et laissez vous emporter…
Le Figaro vous propose d’ailleurs de découvrir son oeuvre : Ses cinq livres indispensables.
En mars 2022, c’est-à-dire 6 ans après la mort de Jim Harrison, François Busnel a consacré à Jim Harrison un magnifique documentaire: « Seule la terre est éternelle ». Ce documentaire nous emmène au coeur de l’Amérique, porté par un auteur un peu boute-en-train, parfois sensible, toujours sincère. Un véritable moment de poésie, aux citations marquantes et aux paysages somptueux: Montana, Arizona, Utah, Californie…
26 mars 2016
Une triste nouvelle: Jim Harrison, Big Jim, vient de nous quitter à 78 ans. Celui que j’ai accompagné lors de tant de lectures, dans les bois du Michigan, sur un lac, à la pêche dans le Montana, au travers des USA dans une « Odyssée américaine », … restera toujours dans mon cœur.
Les loups, les ours et les coyotes de l’Ouest sauvage doivent se sentir bien seuls aujourd’hui.
RIP my friend.
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