Véritable dicton: aucun. Je l’ai inventé.
Les cafards – Jo Nesbo
Lire Jo Nesbo en espérant découvrir les charmes de la Norvège est une douce utopie. Parce que Harry Hole, son héros, inspecteur de police torturé, meurtri, alcoolique mais brillant, est envoyé, après l’Australie dans le premier tome (« L’Homme Chauve Souris ») en Thaïlande pour enquêter sur la mort de l’ambassadeur dans des circonstances troublantes. Envoyé pour mener une enquête discrète, Hole se rend vite compte qu’il a mis les pieds dans un nid de serpents, prêts à tout pour voir l’enquête classée rapidement. Mais c’est sans compter sur la perspicacité et l’intelligence de notre policier scandinave qui va essayer à tout prix de démêler cet écheveau complexe, entre mafia locale, commerce du sexe, politiciens et hommes d’affaires verreux, en évitant ce tueur qui semble avoir bon nombre de comptes à régler.
L’écriture de Jo Nesbo, son intrigue, son style et ses personnages font un cocktail auquel on devient addict. C’est plus que bon. Jubilatoire. A lire absolument.
Rouge-Gorge – Jo Nesbo
Et quand on aime on ne compte pas… Parce qu’il est futé cet auteur au regard envoûtant (oui, je sais, mon côté midinette finit toujours par ressortir. Mais j’assume!), car chaque fin de livre laisse entrevoir une suite et dégage forcément un suspens terrible. Et malgré une montagne à lire immense, je cours chez mon libraire pour savoir…
Parce que il est vraiment attachant l’inspecteur Harry Hole, surtout quand il gaffe. Et ici, sa gaffe nous fait remonter à la seconde guerre mondiale. Quand des soldats norvégiens étaient partis combattre aux côtés des nazis et revenaient, plus parias que jamais, avec des histoires à réveiller des morts, dans leur sac. D’ailleurs, qui est vraiment mort là-bas? Et qui est ce terroriste qui commence à essaimer terreur et mort sur son passage? On ouvre de vieux dossiers, on cherche à comprendre. Mais que peut-on comprendre face à des hommes qui ont côtoyé la mort, la violence des tranchées russes? Une fois de plus, un roman bluffant. Brillant. Et qui se passe en Norvège pour la première fois.
Petites infamies en cuisine – Jessica Tom
Pour ceux qui rêvent de travailler dans un restaurant chic ou qui pensent que la gastronomie n’est pas touchée par ce fléau qu’est la perfidie des milieux professionnels: Jessica Tom va faire éclater vos rêves, vos utopies et va vous faire redescendre sur Terre en quelques pages puis vous assommera de ses vérités bien cinglantes sur ce monde sans pitié qu’est celui de la restauration, ici new-yorkaise. Forte de sa propre expérience de blogueuse culinaire, elle raconte comment Tia Monroe, jeune étudiante, découvre les coulisses de ces restaurants chics dans lesquels il faut absolument être vus… Les concurrences et les coups bas incessants, la jalousie et la convoitise… Autant de choses auxquelles Tia n’était pas préparée quand elle a accepté ce poste dans un des plus grands et chics restaurants de NYC.
Un roman sans fard, sans états d’âme; un roman qui déquille les images que nous avons de cette cuisine des plus grands, que nous imaginons remplie de poésie et de bons sentiments, aussi délicate que ces mets si savoureux… Mais ça c’était avant.
Le petit arpent du bon Dieu – Erskine Caldwell
Je ne vais pas à Paris pour faire les bouquinistes des quais de Seine.
J’ai des montagnes à lire qui sont en retard et qui prennent la poussière au pied de mon lit. Si j’étais asthmatique, je ne serais plus de ce monde depuis longtemps. Oh tiens, un bouquiniste!
Et ce livre. Un coup de foudre. Roman écrit en 1933. Par un auteur que je ne connaissais absolument pas.
Une pépite noire.
Qui commence comme un vaudeville. Une pièce de théâtre qui nous fait découvrir des personnages hauts en couleurs. Entre pathétique et ironie. Entre poésie et vulgarité.
Le père est persuadé de trouver de l’or dans sa propriété, la transformant en un paysage lunaire… Tout le monde est mis à contribution. Même les femmes.
Et puis ils se mettent en route et sortent de leur ferme…
Et là on sombre doucement dans la folie destructrice d’une Amérique en crise…
Et c’est terriblement bon. Et terriblement bien écrit.
On peut chercher des années une pépite d’or.
Moi je suis tombée dessus sans m’y attendre…
Lisez le. Absolument.
Ici ça va – Thomas Vinau
Un tout petit livre… Trop petit. Beaucoup trop petit… Parce que c’est un véritable régal…
Il a le goût des jolies choses qui nous replongent en enfance.
Il a le goût d’un bonheur perdu que l’on aimerait retrouver…
Il a le goût d’un couple qui part vivre à la campagne et qui apprend à se retrouver, tout en réapprenant à retrouver la simplicité d’une vie rythmée par les saisons…
Il sent le bois mouillé, la terre retournée, le ruisseau glacé, le jardin qui éclate, les fruits qui mûrissent, les arbres qui murmurent, le bois qui craque dans le vent…..
« Ici ça va » m’a émue.
Sans doute parce que je rêve de cette campagne dans laquelle je passais mes étés. Et que ces parfums d’enfance qui m’ont fait grandir me manquent. Parfois. Souvent.
A découvrir absolument.
Les poissons ne connaissent pas l’adultère – Carl Aderhold
Quand Julia monte dans ce train, elle vient de prendre la décision de quitter son mari, sa vie triste, son job de caissière pour mener une autre vie. Une vraie. La sienne.
Dans son wagon, elle fait la connaissance de Colette, une mamie décapante qui a le coeur qui balance entre deux hommes entre qui elle partage sa vie. Et puis, il y deux jeunes couples qui semblent se supporter plus qu’autre chose, un contrôleur qui décide de rendre son métier plus humain, une chorale de chanteurs loufoques, un sourd-muet, un dragueur insupportable, une femme bafouée et humiliée….
Oui, quand elle monte dans ce train, elle n’imagine pas à quel point ce Paris-Toulouse va bouleverser sa vie. Leurs vies à tous. Parce qu’au delà des banalités échangées dans ces moments là, il y a des hommes et des femmes à la croisée des chemins. Des hommes et des femmes qui vont se révéler, chacun à leur façon. Des hommes et des femmes qui vont surtout révéler leur humanité et ses magnifiques faiblesses…
Et quand Vincent pose son regard sur elle, elle sourit. A lui. A la vie qu’elle veut vivre et surtout à la femme qu’elle est en train de devenir… A découvrir absolument.
Les enfants de Venise – Luca Di Fulvio
Luca Di Fulvio.
Je l’ai découvert avec « Le Gang des Rêves », (à lire de toute urgence!). Un livre comme un film de Scorsese. Brillant, profond, violent et d’une rare délicatesse.
Il récidive avec celui ci.
Venise à la fin du Moyen-Âge.
C’est glauque, sale, oppressant. Des personnages attachants, des vies compliquées dans une ville aux prises avec des doges ou des princes parfois malveillants.
Si malveillants qu’ils vont créer le premier ghetto juif. Celui où seront enfermés Giuditta et son père, médecin/escroc, après un périple à travers mers et terres…
Et il y a Mercurio… Brigand des rues, as du déguisement et des arnaques en tout genre. Mais un voleur au cœur aussi grand que la lagune de la Sérénissime. Un gamin des rues que l’on se plaît à aimer.
Et un gamin qui devient homme le jour où ses yeux se posent sur Giuditta. Homme éperdu d’amour.
Un amour Impossible entre une juive et un chrétien.
Luca Di Fulvio nous entraîne dans une histoire haletante. Superbe. Et qui décrit une Venise éblouissante de paradoxes. Un saut dans l’Histoire.
Il paraît qu’il envisageait une trilogie avec le « Gang des Rêves », celui ci en serait le second. Le lien entre ces deux romans? L’ôde à l’amitié; et le talent de l’auteur sans aucun doute.
À lire absolument.
[…] pas avant le point final. J’ai succombé au « Gang des Rêves » et tombée amoureuse avec « Les enfants de Venise ». Avec ce troisième livre, Luca et moi c’est pour la vie. Et je ne dis pas cela parce que cet […]