Chroniquer des livres permet d’avoir ce privilège: découvrir des livres vers lesquels nous ne serions pas forcément allés; par manque de temps, par méconnaissance de la longue liste des milliers de livres qu’il nous reste à lire, par manque de curiosité parfois… Et puis, de jolies surprises nous attendent souvent dans notre boîte aux lettres. Comme ce livre d’Olivier Vanderbecq, « les Écorchés vifs (Les Rédempteurs) ».
Déjà le titre ne pouvait que me plaire. La couverture est plutôt attirante et la quatrième de couverture donne envie, effectivement de lire ce premier opus d’une trilogie. Et puis ce petit mot de l’auteur qui me fait promettre la plus grande sincérité, la plus belle franchise quant à ma lecture. Ok…. Bon là je suppose qu’il doit être décomposé car cela fait quand même 3 mois que je l’ai reçu!!! Oui, je sais, je ne suis pas en avance. Jamais d’ailleurs! Désolée!
Dès les premières lignes, il est évident qu’Olivier maîtrise parfaitement notre langue. Il a une aisance à manier la plume qui laisse admiratif. Dès les premières pages, quelques phrases posent le décor:
« Chaque année, ils sont des milliers à migrer, véritable nuée vers le sud, vers les plages. Génétiquement je concède que notre corps puisse avoir besoin de luminosité et de soleil pour se régénérer; mais il y a surtout cette quête de loisirs, de repos qui se transforme en épreuve méticuleusement préparée, organisée. Véritable combat de ces quelques semaines de repos qu’il faut rentabiliser pour compenser dix mois de privations. Donc lorsqu’il s’arrête dans une station-service, le brave vacancier de lutte pas. Il paie; il le veut ou il en a besoin? Il paie quel que soit le prix; quelle que soit la dépense. Il en est ainsi de la société de consommation et vive le capitalisme. »
« Au centre du cercle la grande enseigne, seigneur de ces terres à qui la populace des serfs, les membres de la noblesse et du clergé viennent offrir dîme et autre gabelle, leurs offrandes et leurs dévotions. Chaque jour ils sont des milliers à venir déposer une obole chèrement gagnée dans le panier qui les nourrit. Le Dieu Hypermarché. Ils y trouvent la réponse à leurs vœux, à leurs prières. Leurs questions trouvent réponses. Ils sont bénis. «
Et c’est dans ce décor que l’on imagine très gris justement, que des personnages que rien ne destinait à se rencontrer vont voir leurs routes se croiser. Un quadra mystérieux, une jeune fille perdue, une communauté de gitans, et un jeune flic pas loin de se faire remercier… Des liens particuliers vont se tisser entre eux, lentement.
Au fil de la lecture, je me suis demandée quand, pourquoi, comment… Des flash-backs, des monologues intérieurs… Et puis, lorsque j’ai commencé à comprendre où Olivier Vanderbecq m’ emmenait, j’ai souri… Non seulement, tout est bien réfléchi, tout est bien ficelé, mais la certitude que cet auteur est un passionné, cultivé, ne fait aucun doute, ponctuant son texte de citations en tout genre, de façon très pertinente.
Le temps d’une lecture, je me suis retrouvée dans un film de Tarantino. Violent et sans concessions. Avec ces arrêts sur image, ces ralentis, ces textes qui précisent la date, l’heure; ces citations qui trouvent parfaitement leur place dans l’intrigue. Ces phrases courtes, tels des uppercuts. Ces regards que l’on sait, que l’on devine expressifs. Des personnages surprenants et charismatiques…
Un véritable plaisir. Et les dernières pages nous rendent impatients de lire la suite.
Polar? Non. Aventures? Non. Thriller? Non.
« Les Écorchés vifs (les Rédempteurs) » est un livre que je ne saurai classer.
Et c’est très bien comme cela!
A emporter cet été sur la plage! Absolument!
Bonjour jolie chronique. j’ai moi aussi beaucoup aimé Les écorchés et… vivement la suite !
Merci infiniment! Oh oui vivement la suite! A bientôt j’espère! 😀
[…] A découvrir ici! […]
[…] donc lu « Les Ecorchés Vifs », je l’ai chroniqué : quitte à radoter, pour ceux qui auraient cliqué sur le lien: il faut acheter ce bouquin! Il […]
[…] de la publication des deux premières nouvelles, j’ai envoyé à Olivier, ce que j’en pensais, en quelques mots. Il m’a alors proposé de faire partie du […]