Il arrive souvent que l’on me pose des questions sur l’écriture…
A chaque fois, la même réponse… Le plaisir …
Tout est lié à cela…
A ces quelques mots…
Rien d’autre que le plaisir…
Ce moment où vous vous asseyez… Et créez un blog…
Cela fait bientôt 6 ans …
Au début des petits articles sur la mode, des lectures…
La joie le jour où j’ai eu 5 visiteurs sur ce blog… Vous n’imaginez même pas… Ne riez pas, c’est vrai…
Et puis le jour où je me suis lancée « pour de bon ». Partages sur les réseaux sociaux.
Des dizaines de lecteurs par jour. Des centaines parfois.
Et toujours cet incommensurable plaisir d’écrire…
Les mots évoluent. La plume devient parfois cinglante. Parfois sombre.
Politique. Ecologie. Combats idéologiques.
Ma plume était une arme qui m’aidait à cracher ma colère. Sur de nombreux sujets.
Ce plaisir d’écrire ne diminuait pas. Bien au contraire.
Mais à ce plaisir s’ajoute parfois un besoin d’écrire… Catharsis souvent inavouée et inavouable.
Blessures aux cicatrices persistantes et laides.
Et le temps passe…
Dans une de ses chansons, devenue LA chanson à écouter les soirs de vide, « Glenn Close », Julien Doré dit » Quand en moi tout vacille et plus rien ne danse… » (un jour je vous écrirai un article de 5000 mots minimum sur cette chanson… Une merveille…. )
Donc quand en moi tout vacillait et plus rien ne dansait, l’écriture s’est mise en pause … Le plaisir d’écrire était endormi… Quelques posts parfois, mais sans grande conviction. Sans cette passion qui est capable, en temps normal, de me clouer des heures durant, devant mon écran…
L’angoisse de la page blanche? Non.
La page blanche est un passage obligé et très instructif dans l’apprentissage de l’écriture…
Et puis doucement, le temps fait son œuvre, panse les plaies.
Vous vous remettez à dévorer des livres.
Vous réapprenez à sourire. A rire aux éclats.
Et puis…
Quand le plaisir d’écrire réapparaît…
Je ne me suis pas réveillée un matin en me disant « Aujourd’hui, j’écris! »
Non…
L’écriture est une addiction.
Vous pensez avoir oublié ses effets mais non… L’envie est toujours là… Latente… Sournoise… Elle vous tente quand vous croisez de jolis carnets que vous sauriez si bien remplir de notes, graffitis, ébauches… Quand vous refermez un livre et que vous aimeriez le faire découvrir… Oui. Là. L’envie d’écrire remonte du plus profond de vous, lentement.
Parfois je me suis demandée si j’en étais encore capable…
J’ai hésité…
Et puis…
Un jour…
« Lila sur sa Terrasse »…
Lila est le prénom que je rêvais de donner à ma fille. La terrasse est un lieu de convivialité hors du commun je trouve… Un lieu de partages, d’échanges, de beaux moments… Voilà…
J’ai jeté mes articles noirs aux oubliettes…
J’en ai gardé des joyeux. D’autres moins.
J’ai fait mes valises…
Je les ai posées ici…
Et cette envie d’écrire est revenue. Doucement. Sûrement.
Quelques petits posts…
Et un soir je me suis dit que oui, le plaisir d’écrire, était là…
Retrouver ces mots.
Ces mots que j’écris par simple et belle envie.
Ces mots qui ne sont pas forcément empreints de maux. Et qui font sourire. Pardon? Ah oui… Quant aux maux… Ils sont toujours là. plus ou moins. Selon les jours. Comme tout le monde. Personne n’en est indemne. Mais écrire ces mots dans l’espoir de ne pas créer ou raviver ces maux là. Ne plus blesser. Ne plus cracher sa colère. Les mots ont ce pouvoir de faire du mal. Parce qu’ils sont une arme parfois invisible qui entaille l’être au plus profond de lui. Peser ses mots. Prendre garde de ne pas les écrire comme… Non… Les écrire comme nous les sentons, en prenant garde que les personnes qui les liront les comprendront de la même manière. Nuancer. Apprendre à être délicat. Ne pas les laisser voler de peur de tromper. Il est facile de mentir avec des mots. Mais mentir avec des mots qui seront lus, c’est aussi se mentir à soi même, non? Et ne pas dire ces mots qui font peur.
Ces mots que j’aime lire. Quand je reçois des messages de personnes les ayant appréciés.
Ces mots qui montrent parfois ce que je n’ose pas dire de vive voix. Par timidité. Par instinct de protection. Maudissant cette pudeur, cette crainte d’être mal comprise: alors je les écris. C’est plus simple d’écrire seule, face à un écran, que de dire ces mêmes mots sans doute maladroitement, face à un regard.
Ces mots qui résonnent en moi. Avec ou sans raison.
Ces mots pour partager. Que serait-on sans partage?
Ces mots que j’aime plus que tout. Parce qu’ils nous aident à grandir, changer, rêver, nous évader, sourire, pleurer…
Ces mots que je n’arrive pas poser certains soirs. Certains jours. Parce qu’il manque cette petite flamme.
Ces mots indispensables à notre vie.
Et maintenant…
« Lila sur sa Terrasse » est vraiment à mon image.
Sereine. Rieuse. Epicurienne. Optimiste. Amusée. Mais aussi sombre. Triste. Emue. Désillusionnée. Parce que la vie sait parfois aussi être dure.
Je partage désormais ma terrasse. Avec des personnes exceptionnelles.
Une jolie équipe…
Avec cet objectif commun: donner envie de lire, de découvrir.
Lila en est à ses balbutiements.
A chaque jour ses découvertes et son plaisir d’écrire.
Les mots tourbillonnent, volent… Je passe des heures ici, à regarder un écran qui se remplit, se vide, se remplit…
Et ce plaisir de poser des mots que vous lirez. Ou pas. Mais qui seront lus par d’autres. Des inconnus. Des voyageurs de passage qui traverseront notre terrasse… Qui y reviendront. Ou pas.
Ce moment où vous tapez si vite que les lettres s’emmêlent, que vous recommencez, effacez, réécrivez…
Ce moment où vous appuyez sur « Publier »…
Voilà…
La vie nous donne de jolies leçons.
Douloureuses ou pas, elles nous permettent d’avancer.
De grandir.
Différemment. Autrement.
Quelques soient les étapes par lesquelles on passe, il faut garder en tête que le meilleur sera toujours à venir…
Il faut profiter de chaque instant.
Savoir que l’on est VIVANT.
Je suis vivante.
Ce plaisir d’écrire grandit chaque jour… Il n’est pas prêt de s’éteindre…