Je suis de plus en plus difficile en matière de polars/policiers/thrillers…
Dernièrement, j’ai été déçue par plusieurs bouquins entrant dans ces catégories, pourtant encensés par les libraires/blogueurs dont je suis généralement les avis.
Plusieurs raisons à cela…
D’abord, j’en ai beaucoup lu, je devine souvent très rapidement ce qu’il va se passer – c’est un peu dommage vous en conviendrez !
Ensuite, je crois que j’ai aujourd’hui besoin de « polars plus ».
Je m’explique…
Dernièrement, mes coups de cœur ont été :
- la trilogie de Nicolas Lebel – le plus étant notamment son humour cinglant,
- celle d’Olivier Norek – son éclairage sur notre société est tellement intéressant que je crois que j’aurais pu lire ses PV !,
- Mapuche de Caryl Ferey m’a apporté – en plus de son écriture si envoûtante – une vision historique et culturelle sur un pays que je ne connais pas,
- l’Apothicaire d’Henri Loevenbruck m’a permis de plonger dans le Moyen-Age et ses convictions philosophiques et religieuses…
Voilà ce que j’appelle « plus »…
Pourquoi vous dire tout cela ?
Parce que j’ai achevé hier un policier qui entre dans cette catégorie… Un coup de cœur… Un avec qui j’aurais volontiers fait encore un bout de chemin…
C’est son titre qui m’a d’abord séduite.
« Soul of London », ça sonne bien, non ?
Et la couverture… Jolie, vraiment jolie…
Alors, j’ai foncé – oui, d’accord! : il ne m’en faut pas beaucoup…
Et là, j’ai découvert la fine écriture de Gaëlle Perrin-Guillet et j’ai été immédiatement charmée.
Il aimait la nuit, les quartiers miséreux et les gens que ses collègues se plaisaient à dénigrer dans le meilleur des cas, à battre comme plâtre dans le pire. Il était un homme des ténèbres, le jour l’indisposait.
Et puis… j’ai plongé dans l’histoire…
Dans le Londres de la fin du 19ème, Henry Wilkes, policier boiteux dont le handicap a eu quelques conséquences sur la carrière, et Billy, orphelin pas mal dégourdi recueilli par ce dernier, forment un duo très attachant qui va se trouver confronté à deux enquêtes assez différentes – l’occasion pour nous de croiser une galerie de personnages plutôt bien brossés…
Et le plus de ce livre alors ?
Il s’agit incontestablement de la découverte de ce Londres de la fin du 19ème.
Gaëlle Perrin-Guillet nous emmène en effet dans le VRAI Londres de cette époque.
Les gens s’oublient de plus en plus, ils ne croient plus en rien si ce n’est en l’argent. L’argent, la fortune, c’est le Diable qui les met sur notre route, vous comprenez? Et le peuple s’y laisse prendre…
Elle décrit ainsi merveilleusement bien les inégalités ô combien nombreuses de cette société – au travers des personnes et des lieux – et nous entraîne également dans cette période charnière où la religion commence peu à peu à être remise en cause par la science.
Mon âme, dites-vous? (…) Je n’oeuvre que pour sauver autrui alors que vous, vous mentez aux gens chaque jour (…). Vos ouailles ne vivent pas mon Père. Elles apprennent à mourir.
Tout cela – je me répète, parce que c’est vraiment ce que j’ai ressenti – avec une écriture fine, ciselée, extrêmement agréable qui ne tombe jamais dans le piège de la surenchère, mais crée au contraire une véritable atmosphère du début à la fin.
Et l’intrigue donc ???
Certes, je me suis bien dit à un moment : « Mais pourquoi, elle nous parle de ça, là… C’est inutile ! Ca n’apporte rien ! » Et puis, j’ai oublié… Je suis passée à autre chose…
Et je n’ai rien vu venir! Bluffée!
Seul bémol : je n’avais pas du tout, mais alors pas du tout, envie de laisser Henry, Billie et les autres…
Ça tombe bien! Il semblerait que nous devrions prochainement les retrouver…
Et je me précipiterai alors sans aucune hésitation…
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