Le Boudoir des Nanas

Crise de la quarantaine?

J’aurai 40 ans le 15 octobre.

Aaaah ! Je vous vois vous pencher en avant, vous dévisser la tête, vous mettre sur la pointe des pieds : « Pouah ! 40 ? Seulement ? Je lui en donnais 5 de plus… facile ! » ou « Mouais ! pas mal… Dois pas avoir beaucoup de soucis dans la vie, elle ! » ou encore : « Huum… Dis ? Tu me trouves mieux ou pas ? ».

Mentez pas ! Je fais pareil…

Et puis cette question : « Alors ? 40 ans… Ca fait quoi ? Tu les vis comment ? »

Je vais être honnête (si, si !!)… Quand mon homme a franchi le cap il y a deux et qu’il a fait cette fameuse crise de la quarantaine, je me suis énervée, agacée, souvent… TRES souvent :

« Non, mais c’est bon là ! 39, 40, 41 ça change quoi ?? Tu vas pas te transformer dans la nuit. Tu restes le même ! Faut arrêter avec ce mythe, ces interrogations existentielles : « Qui suis-je ? Où vais-je ? Que fais-je ? ». Faut arrêter de se chercher des excuses et de se regarder le nombril…. C’est bon là, y en a marre : on continue, on avance !!! » (Et j’en passe, hein : honnête mais pas folle !)

Voilà…

Et…. Ma quarantième année est arrivée (sans se presser, mais quand même…)

Je n’ai rien vu venir, rien pu anticiper et je me la suis prise en pleine gueule !

Je ne sais pas pour vous… J’aimerais bien savoir d’ailleurs…

Mais pour moi, ce fut une lame de fond, un tsunami, et une sacrée remise en question !

Plutôt pas mal installée dans ma vie perso (j’avais déjà fait une bonne crise de la trentaine liée à des évènements persos assez tragiques), ce fut donc le tour de ma vie pro…

ALORS OUI ! 40 ANS RIMENT BIEN AVEC BILAN…

OUI, ce cap te fait te poser des questions.

Et par-dessus tout, ce cap te fait te prendre conscience qu’il est grand temps de vivre en adéquation avec tes valeurs, que tu n’as plus de temps à perdre, que si les choses ne te conviennent pas, il faut les changer, parce qu’après ça sera trop tard…

Pareil pour les gens qui t’entourent, plus de temps pour les rabat-joie, pour ceux qui ne partagent pas tes valeurs, pour les pénibles, les tristes, les jaloux, les qui-ne-pensent-qu’à-eux, les qui-prennent-tout-mais-ne-donnent jamais….

Et… Comment tout ça est arrivé ?? Un vrai complot !!!

Un faisceau d’événements qui m’ont bousculée, ont failli me faire tomber et m’ont permis de faire un bond de géant !

Comme quoi ? Un bouquin (ouais, ouais, j’ai fait suer tous ceux que j’aime avec – et vous aussi! – « Nous rêvions juste de liberté » et ses mômes qui m’ont sacrément questionnée sur mon métier, mais aussi sur ma conception de l’amitié… Et j’en avais grandement besoin !), un autre (« Surtensions »… Coste et moi, on connaît un peu les mêmes doutes… qui, ajoutés à la première partie de Norek sur la prison, m’en ont mis plein la figure !), un nouveau nommé en Mairie que ma fonction de directrice m’obligeait à beaucoup côtoyer (un gestionnaire, un qui pense que les mômes sont des pots de yaourt, qui les traite ainsi, qui a oublié que ce sont les futurs citoyens de notre pays, un misogyne dépourvu de toute empathie et de toute écoute, bref un type moche comme tout et qui a failli me rendre malade), une classe avec laquelle je me suis retrouvée en échec (après 15 ans de métier, une vraie leçon d’humilité), une classe d’enfants-roi qui m’a terrassée, tant cette manière de vivre est éloignée de mes valeurs…

Et puis pour contre balancer tout ça… Des rencontres, de vraies belles rencontres, Nathalie d’abord, et sa terrasse ensuite, un groupe de musiciens – dans lequel je tente de taper sur des touches noires et blanches, quelques auteurs…, tous ayant comme point commun une vraie générosité, une vraie ouverture, une envie de faire de ce monde autre chose, pour qui l’être est infiniment plus important que l’avoir…

Alors ? Ce fut le temps des prises de décision, des changements, ô combien douloureux, mais tellement salvateurs…

Et finalement ? Ces 40 ?

Et bien, on m’avait dit quand j’ai soufflé mes 30 bougies que la dizaine à venir était la plus belle pour une femme…

Je ne suis pas d’accord !  Cette dizaine m’a construite, m’a permis de m’affranchir de mon éducation, de me comprendre, de devenir libre et cela a été douloureux et m’a souvent coûté beaucoup…

Je reste lucide : tout n’est pas gagné hein ? Il y a des rechutes, certaines angoisses tapies dans un coin sont prêtes à reprendre le contrôle à la moindre occasion !! Faut rester vigilante !! Rien n’est jamais gagné !! (Et puis je partais de très très loin !!)

Mais… Mais, il me semble être de plus en plus en adéquation avec ce que je suis et de pouvoir appréhender cette nouvelle décennie en étant plutôt bien dans mes baskets et en assumant ce que je suis ! J’ai l’impression d’être enfin capable de vivre l’instant, de profiter,  savourer ce que je vis !!

Bon évidemment, on ne va se mentir…. Ça a un coût !

Non parce que tous ces hommes qui troquent leur compagne pour une femme de 10/15 ans de moins ne le font pas sans raison!

Prenez nos seins, par exemple! Deux, trois gosses, un allaitement, un p’tit régime… et cette fermeté dont on n’a même pas conscience à 20 ans disparaît….. Inéluctablement !

Il y a un mois, je suis donc arrivée tambour battant vers mon homme : « C’est plus possible, tout se casse la gueule, je vais me refaire faire les seins ! »

Lui, philosophe : « Ecoute, ça c’est une histoire entre toi et la façon dont tu te perçois. Il n’y a que toi pour prendre cette décision… Je peux juste te dire qu’ils me plaisent toujours autant. » (« Ouais, ouais, mais toi, t’es pas objectif !!! »)

Et puis… Je me suis dit que ça serait comme arrêter de me marrer parce que les rides au coin de mes yeux progressent…

Et aussi que je préfère emmener mes mômes en voyage plutôt que d’engager une course contre le temps perdue d’avance ! (Au passage, j’ai mieux compris pourquoi les médecins se spécialisent en chirurgie esthétique !)

Faut accepter, s’accepter.

Alors j’ai acheté de jolis soutifs et je me suis inscrite dans une salle pour raffermir le tout ! (aaaarrrrrgggghhhhh, je souffre !!!!!!!!!!!!!!!)

Donc 40 ? C’est pas une légende… Ça sonne comme un bilan, une remise en question, un électrochoc…

Et vous savez quoi ? C’est bon les remises en question, ça permet d’avancer, de rencontrer, de se mettre en danger, d’être vivant !

Et sinon… Vous savez maintenant tous que je passe le cap le 15 octobre, alors je sors mon calepin et note le nom de tous ceux qui l’oublient !

Virginie.

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Vous aussi vous avez ri ou souri en lisant la chronique de notre belle Virginie, hein? Oui parce que malgré ses rides microscopiques au coin des yeux, tous ses trucs qui tombent, flasques et relâchés, (et qu’elle seule voit), elle est très belle. (Pour ses seins, inutile de me demander, j’les ai pas vus!)

Plus sérieusement.

Le passage de mes 40 ans ne m’a rien fait de particuliers, à moi. J’avais un an de plus et c’est tout.

Mais le passage des 45, celui qui arrive dans quelques mois, m’a fait réaliser que:

  1. je suis plus près de la ménopause que de ma première visite chez le gynéco.
  2. dans 5 ans et des poussières, je passerai le cap du demi-siècle: à moi corsets, gaines, bas à varices… Les soutifs Push Up ne suffisant bientôt plus. Je vais rendre ma carte de fidélité chez Passionata.
  3. faut que j’fasse attention aux sports pratiqués: bonjour la descente d’organes! En même temps, j’en fais pas donc problème réglé à la base.
  4. je porte des Docs depuis près de 30 ans. Putain! L’ado attardée que je fais!
  5. idem pour mes jeans troués. Cela fait Vintage en même temps. De mon époque quoi!!!
  6. je ne sais toujours pas me coiffer et je refuse de couper ma tignasse. Ca craint: je vais finir par ressembler à Tina Turner.
  7. je n’ai rien du physique de Tina Turner, je parlais des cheveux. Je préfère préciser.
  8. dans 14 ans, je pourrai bénéficier du tarif « senior » de la SNCF.
  9. dans 10 ans je serai peut-être grand-mère. (je les tue l’un et l’autre s’ils osent me faire cela avant au moins 20 ans!)
  10. je ne suis toujours pas propriétaire. Bon jusque maintenant je m’en battais les couettes, mais en ce moment, je rêve de jardin planqué derrière une vieille baraque que j’aurais fait retaper (moi? retaper? Je sais juste dans quel sens on tient un marteau!), avec un potager, des poules, des arbres fruitiers… une cheminée, une couverture tricotée-maison sur les genoux, un chat qui ronronne pendant que je lirai avec des lunettes triple foyer, en buvant une infusion « Nuit tranquille »…. PUTAIN DE BORDEL DE MERDE!!!!!!! JE SUIS VIEILLE!!!!!!!

Mais non.

En fait, dans cette maison qui serait une auberge espagnole, il y aurait toujours une bouteille au frais pour les potes, amis, essentiels. La porte serait toujours ouverte. Une maison vivante pleine de joie, de bonne humeur, de bouquins désespérant d’être lus, des canapés dépareillés, une guitare qui vibre et de la musique, du temps pour mes enfants, leurs rires à eux… Et pis aussi des poules! Parce que j’aime bien l’idée de jouer à Caroline Ingalls qui ramasse les oeufs en attendant son Charles, vaillant avec ses bretelles et sa chemise à carreaux! (Si t’en mets une, de chemise à carreaux, je mets fin à notre histoire, ok? Et si tu te pointes avec des bretelles, ton prochain passage dans le journal sera à la rubrique « nécrologie »)

Ouais, c’est vrai: je vais vers mes 50 ans. Mais je m’en bats autant les couettes que de la première chemise du voisin. (je l’aime bien moi, ma première chemise.)

Pour la simple et bonne raison que les années m’apprennent la valeur des choses. La véritable richesse de ce qui nous entoure.

J’ai plus de personnes intéressantes et sincères autour de moi, que je n’en avais à 25. Mes amies. Mes amis. Mes proches. Et la vie met sur mon chemin de belles personnes, régulièrement (cf. ci dessus: la meuf aux seins qui tombent) et je sais les apprécier à leur juste valeur.

Les années m’ont appris la patience. L’acceptation de mes erreurs. Le pardon à moi même et à ceux qui m’ont blessée (je me suis mise au yoga… ceci explique aussi cela.). La joie incommensurable de reconnaître les petits bonheurs du quotidien.

Et surtout, surtout, cela. Je vieillis mais je ne suis pas vieille. J’ai toujours en moi cette jeunesse qui me fait rire aux éclats pour tout et n’importe quoi, l’envie de profiter à fond du temps qu’il me reste dans cette vie, de positiver toujours et de continuer à croire aux jolies choses. De toute façon, l’horloge tourne, qu’on le veuille ou non! Alors autant prendre les choses du bon côté.

Alors voilà ce que je te propose ma Virginie: je viens chez toi, très vite, on fête tes 40 ans, mes 45 ans de dans 8 mois, on boit quelques bouteilles verres (à nos âges avancés, faut faire gaffe quand même!) et on n’en parle plus! On vit et c’est tout, ok?

Je t’embrasse. Très fort. Et merci encore pour tout.

Nath.

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1 commentaire

  1. […] vous souvenez, j’ai 40 balais… Trop tard, pour vivre son premier chagrin d’amour? Nous sommes bien […]

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