Cela ne vous est jamais arrivé d’être tranquilles, apaisés, sereins et d’ouvrir la porte d’un appart, d’une boutique, d’un bureau et d’être tout à coup submergés par le bruit, la suractivité ambiante, les voix qui se superposent? Une plongée dans un univers assourdissant qui vous laisse muets? Et que vous, vous vous retrouvez à assister souvent contre votre gré à des scènes qui vous paraissent d’un autre monde. Si?
Et bien voilà.
C’est ce qui vous arrive quand vous ouvrez « Surtensions », le dernier livre d’Olivier Norek. A la différence près que là, vous ouvrez ce livre de plein gré.
Et que dès les premières lignes, vous voilà au coeur d’une intrigue, non, que dis-je, de plusieurs intrigues qui ne vous laissent aucun répit. Page 10, on sait que Coste va perdre l’un de ses collègues. Page 13, premier homicide. Le ton est donné.
L’équipe de Coste va se retrouver au milieu d’une enquête incroyable. Une enquête qui laisse dubitatif lors des premiers chapitres. Les violences en milieu carcéral, un enlèvement avec demande de rançon, une mafia corse, des imbroglios judiciaires, des réseaux pédophiles, des meurtres sans lien entre eux… A vous demander si Olivier Norek n’est pas un peu un hyperactif bouillonnant d’idées, aussi noires qu’angoissantes. Et vous vous demandez s’il va réussir à vous mener là où il veut.
Et bien vous savez quoi? Il y parvient. De façon magistrale. Tout se recoupe et s’emboîte. C’est, non seulement crédible, réaliste mais presque jubilatoire. Certaines scènes sont pourtant à la limite du soutenable. Parce que criantes de vérité. Vécues sans doute. La description du milieu carcéral n’est pas sans vous faire penser à ce film, « Un Prophète » de Jacques Audiard, qui dénonce tout ce système inadapté et infect. Les aberrations du système judiciaire vous renvoient à la triste actualité. Et j’en passe. Olivier Norek est sans concession. Et parfois vous fermez les yeux en vous demandant dans quel monde obscur vous vivez, dans quelle société abîmée vous évoluez. Et cela vous fait l’effet d’une gifle.
Il parvient même à vous faire vous interroger sur ce manichéisme qui existe souvent chez d’autres auteurs, mais pas chez lui. Chaque membre de l’équipe de Coste a une part obscure. Et certains malfrats un côté humain, malgré tout. J’ai bien dit « certains » … Sans compter que certains membres des autres brigades n’ont rien à envier aux pires ordures de la pègre.
Quant à votre attachement aux membres de l’équipe. Dans ce troisième opus, ils prennent une autre dimension. Un peu comme si vous retrouviez de vieux potes et que vous appreniez à mieux les connaître. Certains passages sont émouvants, touchants, comme la visite de Coste à son père ou cette scène dans laquelle Ronan est dévasté, assis au bord d’une piscine glauque. Je ne dévoilerai rien de plus. Je suppose que la fin vous laissera muets. Comme moi. Le livre refermé. Et cette phrase « Putain de bordel de merde. C’est fini là? »
Non! Ce n’est pas envisageable ça! Hein Olivier? Dis nous que nous les retrouverons. Un de ces jours, quand tu voudras, mais que nous les retrouverons! Merde, quoi!
Après Code 93 et Territoires, Surtensions ne fait que confirmer ce que nous avions compris en 2 romans. Olivier Norek s’affirme ici définitivement comme un auteur incontournable en matière de polar. Il maîtrise son sujet, la plume et la capacité à tout faire basculer en quelques lignes. Et c’est bon. Véritablement bon.
A lire absolument!
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(Un grand merci à Bruno Chabert… Auteur des visuels d’Olivier Norek et qui a gentiment créé la photo d’en tête de cet article pour notre terrasse…
Et merci à toi Olivier pour m’avoir permis de lire ton livre presque deux mois avant tout le monde! Si tu savais le nombre de personnes que j’ai fait enrager autour de moi!!!!!!
C’te classe que vous avez les mecs!!!!)
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