L’oustsider – Stephen King
L’Amérique profonde. Celle dont Stephen King raffole. Celle dont nous raffolons quand il la raconte. Parce qu’il aime ça, le Maître, raconter l’Amérique des fans de base-ball, des cafés géants dans des gobelets jetables, des quartiers qui ne vivent que par la vie des autres, des beignets gras et des tonnes de bacon, à n’importe quel repas, des voitures de police roulant au pas, avec un flic accoudé qui mâche un chewing-gum. Il aime ce qui pourrait nous paraître « cliché », mais pas si cliché que cela finalement. Il aime aussi instiller la peur, l’horreur, doucement, au compte-gouttes, au fil des pages. Nous prendre par les tripes, les sentiments et nous mener là où on ne l’attend pas.
Qui a tué ce gamin de façon monstrueuse? Qui a fait éclater la tranquillité de cette bourgade américaine? Accusé dès le début de l’enquête, Terry, l’entraîneur de l’équipe locale de base-ball, se défend d’être ce monstre. Pourtant, tout l’accable. Jusqu’aux traces d’ADN. mais ce n’est pas lui, crie-t-il à qui veut l’entendre.
Des rêves commencent alors à réveiller les habitants de cette petite ville. Qui donc a décidé de les terroriser? Pourquoi? Et quand une dame d’un certain âge arrive d’une autre ville avec une explication irrationnelle, on se dit « Bah ouais. C’est du King, ça… »
La voie Marion – Jean-Philippe Mégnin
Quand Pierre rentre dans la petite librairie que Marion vient de racheter dans cette petite ville de montagne, il découvre un monde qui n’est pas le sien. Il va à son tour proposer à Marion de découvrir sa passion à lui: la randonnée en montagne. Elle va le suivre. Ils vont s’aimer. Passionnément. Se marier. Et leur vie va suivre son cours. Sauf que comme la roche, l’amour s’effrite, s’ébrèche. Une érosion imperceptible parfois mais inéluctable souvent…
Marion va tomber amoureuse de cette montagne qu’elle découvre avec plaisir, en même temps que ses sentiments semblent s’enfouir sous l’épaisse neige. Elle se réfugie dans la solitude des grands espaces et aimerait y trouver des réponses… A tout, à rien, à ce qu’elle aimerait comprendre…
Une belle découverte,
Meurtres au Manoir – Willa Marsh
J’adooooooooooooooooooore le côté suranné de la vie de certains anglais, aristocrates aux manoirs majestueux, luttant financièrement pour ne pas les voir tomber en ruines. mais, qui, malgré tout, donnent le change en société, lors de leur incontournable thé de 17h, lors des parties de chasse ou de cricket.
Clarissa, elle, est attirée par cette vie qu’elle pense idyllique. se mariant précipitamment avec Thomas, veuf depuis peu mais ayant un atout phénoménal: un manoir somptueux. Elle devient donc l’heureuse propriétaire de ces lieux. Et de deux tantes aussi espiègles qu’étranges, adoratrices de « la Déesse » et des rites ancestraux qui espèrent trouver dans la nouvelle venue une digne héritière ayant le don de voir ce que tout le monde ne voit pas et qui saura, comme elles, trouver des proies essentielles à ces célébrations nocturnes… Ajoutez à cela un ouvrier sexy qui vient bricoler dans le manoir et la meilleure amie esseulée qui déboule et décide de prendre la place de la maîtresse de maison, et vous avez un cocktail savoureux…
J’ai souri et ri. A l’humour décalé et typiquement anglais de cette auteur qui sait malgré tout entourer son roman d’une belle aura mystérieuse…
Les morsures de l’ombre – Karine Giebel
Quand il se réveille et découvre une splendide rousse devant lui, Benoît, commandant de police, ne se doute pas qu’elle va devenir le pire des bourreaux qu’il lui ait été donné de rencontrer. Attaché dans une cave glaciale et sordide, il va devoir endurer sévices et tortures mentales, au nom d’une vengeance à laquelle il ne comprend rien… Qui est cette femme? Que lui reproche-t-elle exactement? Il ne sait pas et son silence, son refus d’avouer ce qu’il ignore, la fait devenir plus mauvaise encore. Plus diabolique. Plus déterminée que jamais à le voir mourir à petit feu.
Comment survivre quand on est réduit à néant, nu, couché sur un sol humide d’une cave noire, sans autre espoir que voir sa brigade arriver… Mais comment peuvent-ils savoir qu’il est là? A la merci d’une femme qui semble sombrer dans la folie chaque jour un peu plus… Un roman glaçant. Angoissant. A vous faire passer l’envie de descendre dans votre cave. Définitivement.
Le cri – Nicolas Beuglet
Quand l’inspectrice Sarah Geringën arrive sur les lieux d’un prétendu suicide, au sein d’un hôpital psychiatrique, elle ignore qu’elle va plonger dans une histoire aussi glauque que stupéfiante. Qui est cet homme au nombre 488 cicatrisé sur le front et qui semble être terrifié, même au plus profond de la mort? Que cache le sous sol de cet hôpital? Pourquoi tous les employés semblent essayer d’éviter d’être interrogés? Une fois qu’elle aura mis le doigt dans l’engrenage de cette enquête qui s’annonce compliquée, cette flic à la vie tumultueuse n’aura pas un moment de répit…
Avec un schéma de récit assez classique, Nicolas Beuglet nous offre un polar prenant, sur un sujet qui ne peut que nous interpeller. Jusqu’où la mémoire humaine peut-elle remonter? Quels secrets notre cerveau peut-il dévoiler? Qui n’aimerait pas le savoir? Certains scientifiques ont décidé d’aller jusqu’au bout de cette recherche en utilisant des cobayes humains, torturés au quotidien, juste pour savoir…. Mais pour quel(s) résultat(s) au final?
Novecento: pianiste – Alessandro Baricco
Il y a des vies qui semblent tirées de contes de fée et qui se vivent comme une pièce de théâtre…
Dans ce livre, Alessandro Baricco nous entraîne dans un univers poétique, surprenant, en nous racontant l’histoire de Novecento, abandonné à la naissance par sa mère sur un paquebot et élevé par le marin qui le trouva dans une boîte en carton posée sur le piano… Il ne quittera jamais ce bateau, son piano…
« Moi j’y suis né sur ce bateau. Et le monde y passait, mais par deux mille personnes à la fois. Et des désirs, il y en avait aussi, mais pas plus que tu pouvais tenir entre la proue et la poupe. Tu jouais ton bonheur, sur un clavier qui n’était pas infini. La terre, c’est un bateau trop grand pour moi. C’est un trop long voyage. Une femme trop belle. Un parfum trop fort. Une musique que je ne sais pas jouer. «
Et le narrateur nous explique cette vie étonnante, entre airs de jazz et musique classique. Un monologue du seul ami que Novencento ait eu dans sa vie. Une vie qui se lit avec un plaisir non dissimulé. Une fois. Deux fois. Trois fois. pour être certain de ne rien perdre de ces mots qui s’envolent aux sons des touches noires et blanches…
Raisons obscures – Amélie Antoine
Un livre oppressant et intelligent sur ce fléau qui terrorise chaque parent que nous sommes.