Il est 2 h du matin, je n’arrive pas sécher mes larmes, après ce roman, il m’est impossible de fermer les yeux.
Je me lève, allume la lumière de l’escalier, pousse délicatement la porte de la chambre de mes loulous , caresse leur visage et leur pose un doux baiser sur le front…
Une grande inspiration, et là assise dans mon lit, je me dis, qu’ en achetant ce roman, je savais que Baptiste allait de par sa plume fantasque, touchante, humaine et sincère me chambouler… Il n’y a qu’à lire la quatrième de couverture pour être sensiblement touché.
Résumé :
C’est l’histoire de Jo’, jeune interne en pédiatrie à la personnalité fantasque, à qui tout sourit.
C’est l’histoire de No’, un petit garçon de sept ans attachant et joueur, qui est atteint d’un mal incurable et ne comprend pas pourquoi sa maman ne vient pas plus souvent le voir à l’hôpital.
C’est l’histoire de Maria, une mère secrète, qui disparaît à l’autre bout du monde au lieu de rester au chevet de son fils.
Un matin, dans la chambre de l’enfant, survient un drame qui lie à jamais le destin de ces trois êtres.
Jo’ devra tout quitter pour partir sur les traces de Maria et percer ses mystères.
Dès le début, nous savons le petit Noah condamné… L’histoire se décompose en deux parties, l’avant et l’ après, ce que Jo, notre jeune interne, nommera « la déchirure ». Une déchirure qui est le fil rouge de ce roman…Et une question en suspens, « que s’est il passé d’horrible dans cette chambre. »
La vérité, c’est que l’enfant est entré dans mon existence sans enlever ses chaussures, telle une boule dans un jeu de quilles, abattant en quelques jours le palais d’illusions que j’avais patiemment construit depuis 4 ans.
L’avant c’est le quotidien de Jo’, et du personnel hospitalier évoluant au service pédiatrique des maladies du sang. Ces gens ont des rôles précis, qui vont bien au delà des compétences professionnelles…Je pense que suivant leur garde, chacun à leur manière donne un petit bout d’eux même et je comprends mieux pourquoi ils ont besoin de parenthèse dans leur vie « réelle »… ils se déconnectent, du moins ils essayent…
C’est étrange… Durant tous les chapitres qui parlent de l’avant la « déchirure », je suis aussi agacée que Jo’ et le personnel hospitalier face à l’attitude de la maman de Noah, je ne comprends pas, alors je juge comme eux…Et puis au fil des pages, je me trouve ridicule et petite d’avoir eu ces mauvaises pensées.
Une demi vérité, même légèrement fardée, légèrement amputée d’elle même, est déjà un mensonge tout entier. A trop user de la fable, la fable est devenue naturelle, et de naturelle elle est devenue réelle.
Et puis il y a Noah si petit, si espiègle et taquin, comme Jo’, je me prends d’affection pour lui, je ris à leur bêtises, j’ai mal quand il ne comprend pas pourquoi on lui prend un peu de sang ou un bout de peau… et comme Jo je n’ai pas envie qu’il sache ce qu’il va lui arriver…Et les rencontres avec sa maman sont magiques, à la seconde où il la voit il est heureux, peu importe si, 6 jours sur 7 elle est absente, qu’il est triste et a du chagrin. Quand elle est là, il l’aime c’est tout….
Les yeux clairs de l’enfant captent la lumière de la chambre. Aucun enfant au monde ne sait regarder sa mère avec des yeux raisonnables.
L’après, c’est un voyage, pour trouver des réponses, une enquête sur une femme,une maman, pour panser les peines d’un enfant…Pour qu’il aille vers « un ailleurs » sereinement, une ballade riche en réponses au fur et à mesure des chapitres…
Jo et No’ vont tout d’abord s’installer sur Rome, puis le destin les conduira vers Jérusalem. Dans chacun de ces pays, ils feront la connaissance de personnes merveilleuses qui elles aussi ont leur secrets, et des blessures que le temps rend difficile à oublier…
Un passage particulier, m’a fait penser au film « Sixième sens »… Mais ne vous méprenez pas c’est juste celui-ci, car je dois l’avouer, je ne m’attendais pas du tout à cette fin …
On va bientôt savoir No’. Je te le promets, on va bientôt découvrir et tu pourras rentrer chez toi.
Je vous ai beaucoup parlé de l’avant la déchirure, car j’ai peur, d’en dévoiler trop sur l’après…
En toute objectivité je peux vous assurer que ce roman est le plus abouti de Baptiste Beaulieu…Un vrai coup de cœur, qui va certes vous faire pleurer, mais qui peut être soulagera certains de vos maux, comme ceux de Jo’… Un concentré d’humanité, une vision du monde objective et poétique à la fois.
Roman à offrir ou se faire offrir en ce début d’année, car au delà du voyage, c’est toute une remise en question sur soi qui se profile pour ne plus se mentir, affronter nos peurs, et construire la personne que l’on souhaite devenir…
Alors tout comme moi j’espère qu’à votre tour, vous partirez en Ballade avec l’enfant gris et Jo’…
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