Ce n’est pas toujours évident de recevoir un livre à chroniquer, d’une petite ou grande maison d’édition. C’est une belle marque de confiance, mais parfois quand j’en reçois, la première chose que je me dis est « Quand vais-je avoir le temps? » ou bien « Merde. 403 pages. Grand format. Pourvu qu’il me plaise. »
L’Écume du Voyageur est arrivé sur ma pile à lire un jour de printemps. Avec un petit mot d’Harald, de IS Editions, m’invitant à le découvrir et de lui en faire un retour. (Vous remarquerez sa patience, ou vous imaginerez bien son découragement à mon égard tant j’ai du retard… Mille excuses Harald!)
Je l’ai ouvert mercredi. Terminé hier soir. 2 petits jours de lecture entrecoupés d’occupations diverses. Comme toujours me direz vous. certes. Sauf que là, les personnages, l’histoire étaient présents à chaque instant.
Parce que, oui, ce bouquin est vraiment très bon.
Markus Lanier est un reporter qui voyage à travers le monde pour couvrir les grands événements, un journaliste passionné avec une belle sensibilité et un humanisme réconfortant. Ému par son séjour en Afrique du Sud pour couvrir la libération de Nelson Mandela, il n’a qu’une envie, à son retour: se changer les idées et oublier un moment qu’il est revenu dans une capitale grise et étourdissante. En participant à une vente aux enchères chez Sotheby’s, il acquiert un lot de carnets, d’albums photos, des caisses de vin ayant appartenu à une certaine Jeanne Mayeux. Le récit d’une vie contenu dans un carton. Sa curiosité est alors aiguisée lorsqu’un mystérieux acheteur lui offre de lui racheter très cher ce lot, allant jusqu’à le menacer… Markus va alors ouvrir ces carnets et se trouver embarqué dans le récit de Jeanne, traversant les décennies et les continents…
Jeanne est Ester. « Égérie », dès son enfance, de la cause sioniste: elle doit voyager à travers le monde pour récolter des fonds pour la création de l’Etat d’Israël. Une double identité pour la protéger. Hans est allemand; travaillant pour le FBI, mais ayant épousé la fille d’une homme d’affaires proche des Nazis; un double jeu, une double personnalité. Ils vont devenir amants à l’aube de l’accession au pouvoir d’Hitler. La suite? Une course effrénée pour ne pas être surpris en flagrant délit d’un amour défiant toutes les lois dictées par des hommes pris dans l’engrenage d’un bouleversement politique qui changera la visage du monde… Ils vont connaître la vie de justiciers de l’ombre, œuvrant pour une cause qui leur paraît juste et profondément humaine. Un tourbillon de situations périlleuses entre les manipulations politiques, les trafics de diamants qui entachent les relations entre les pays d’Afrique Noire et les états occidentaux, la violence de cette époque, les mensonges ou trahisons… Et cette question qui n’a cessé de me hanter: à quel moment la barbarie nazie aurait-elle pu être stoppée? A quel moment eut-il été possible de contrer cette flambée xénophobe et haineuse? Parce que, dans les hautes sphères, tout le monde savait ce qui se tramait. Tout le monde a regardé avancer cette ombre ignominieuse… Et l’amère impression que les peuples n’étaient que des pions, des acteurs involontaires de ce jeu. Jeanne/Ester et Hans avanceront, eux, contre vents et marées, avec la conviction d’êtres justes dans leur décision, aussi surprenante et étonnante soit elle. Car oui, il y avait beaucoup de personnes intègres à cette époque. Ils rencontreront des hommes et des femmes avides de pouvoir, de richesses, d’argent méprisant l’homme dans ce qu’il a de plus humain. Mais ils rencontreront aussi des personnes qui leur donneront le courage de continuer leur quête, qui leur redonneront foi en l’homme dans tout ce qu’il a de plus humain, justement… Bouleverser ainsi leurs vies et celle de Markus, qui va se découvrir, autrement, grâce à eux…
Je ne saurai qualifier ce roman: Aventures? Historique? Espionnage? Romance? Un savoureux cocktail de tout cela… Entre récit de voyages, carnets personnels, dialogues… Jean-Bernard Lemal écrit avec une plume magnifique. Une dextérité incroyable à disséquer les émotions des personnages. Un plaisir partagé à nous faire découvrir d’autres cultures et traditions surprenantes. On imagine bien le travail de documentation fourni au regard de tous les liens et des références concernant ses recherches en fin de livre. Cela ne peut qu’accentuer le sentiment d’une histoire ô combien crédible… Et d’ailleurs… Qui sait? Après tout?
A découvrir absolument…
(Chronique écrite en partenariat avec IS Editions; « L’Écume du Voyageur » est disponible ici…)
Bonjour Nathalie, merci pour cette belle chronique, nous sommes ravis que le livre vous ait plu.
Et absolument aucun soucis pour les délais, vous savez bien qu’il n’y a jamais d’obligations dans nos partenariats avec les blogueurs, lire doit avant tout rester un plaisir !
A très bientôt.
Harald
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