Jean-Luc Bizien, ce nom m’était encore inconnu jusqu’à cet été.
Comment est-ce possible? Je ne sais pas…
(A la fois, il semble que j’ai effectivement deux, trois lacunes puisqu’il en était de même pour Henri Loevenbruck avant décembre.)
Cet aveu fait, j’ai dévoré sa trilogie des Ténèbres en 10 jours – trilogie qui n’en sera bientôt plus une, puisque Crotales, le quatrième opus, sort dans quelques jours.
Ayant été particulièrement touchée par ces trois livres, j’ai éprouvé, comme souvent, le besoin d’en faire part à l’auteur et de le remercier.
S’en sont suivis quelques échanges derrière lesquels le peu d’homme que j’ai entraperçu m’a plu autant que l’écrivain.
D’une humilité incroyable, d’une extrême gentillesse, d’une grande culture, d’une intelligence rare (j’ai mes sources!), il a immédiatement accepté, entre deux avions, de jouer le jeu des questions de Lila sur sa Terrasse.
Et le lendemain, m’attendaient déjà les réponses.
L’homme tient donc en plus parole, et rapidement de surcroît!
Hyperactif, en parallèle de « Crotales », est également sorti le 8 novembre La Main dans le sac, aux éditions Rouge Safran, un titre jeunesse dans la tradition des « détectives de l’étrange ».
Toujours en littérature jeunesse, le diptyque KATANA, épuisé depuis des mois sous sa version grand format, vient d’être ré-édité en poche aux éditions FOLIO SF.
Je vous laisse maintenant en sa compagnie et espère qu’elle vous laissera, comme à moi, un sourire sur le visage…
1) Mon Kâma-Sûtra de la lecture (toutes positions autorisées)
En lecture comme en sexe, mieux vaut privilégier l’amour et l’instinct à la technique, si on ne veut pas se lasser ou être déçu. Je lis donc quand ça me chante, où ça me chante, sans rituel aucun… mais en évitant toutefois une lumière trop directe et/ou trop crue.
2) Une île déserte… Une caisse échouée… J’aimerais y trouver…
De quoi contacter ceux que j’aime pour les rassurer. Tous mes cds de Bruce Springsteen et de quoi les écouter (il faut donc une TRÈS GROSSE caisse). De quoi écrire.
L’intégrale de Serge Brussolo – histoire d’avoir de la marge, en attendant les secours.
3) Ce livre que je n’ai jamais terminé
Les Lettres persanes. Pire souvenir du lycée. Mais je ne désespère pas d’y arriver, un jour (et si je ne trouve pas le temps, je m’y attaquerais dans une autre vie).
4) Ce livre que j’ai lu, relu et re-relu
Le grand Meaulnes. C’est le livre qui m’a bouleversé à toutes les étapes de ma vie et probablement celui que j’ai offert le plus souvent.
5) Mes petites ou grandes manies de lecteur
Les « post-it » pour repérer les pages qui me posent questions, ou les fulgurances de l’auteur. Particulièrement quand je sais que je vais écrire une chronique, à l’issue de la lecture.
Mes livres ressemblent à des feuilles de palmier, à la longue.
6) Ce que je conseille aux non lecteurs
La lecture, c’est le plus grand combat intellectuel de l’humain. Le plus difficile, aussi : il faut en moyenne un an pour apprendre à marcher et… cinq ans pour savoir lire. Mon seul conseil est donc de trouver les textes dont les sujets, le rythme, la musicalité entraînent le lecteur au point qu’il en oublie cet effort. Ne reste plus alors que la notion de PLAISIR.
Il n’y a pas de « non-lecteurs ». Il n’y a que des gens qui sont passés à côté des livres écrits pour eux.
7) Ecrire… Sous quelles drogues?
Rien d’illégal et uniquement des rimes en « ine ».
Caféine, nicotine… et Bruce Springsteen.
8) Ecriture intuitive ou réfléchie?
Intuitive, après une touche de réflexion.
Je réfléchis à mon projet, j’en imagine les grandes lignes structurelles, mais c’est assez vague. En revanche, j’ai toujours le premier et le dernier chapitre – je veux accrocher mon lecteur et le surprendre au final, c’est le contrat. Ensuite… Il ne me reste plus qu’à observer mes personnages, pour décrire leurs actions avec jubilation. Ils ont beaucoup plus d’imagination que moi.
9) Ce livre que j’aurais aimé écrire
Harry Potter, pour le rappel de droits d’auteur.
Sinon, l’un des premiers livres de Philippe Djian ou de Dennis Lehane.
10) Mes petites ou grandes manies d’écrivain
Le rituel est immuable : douche, café(s), choix de la musique qui va rythmer mon travail. Avec tout ça, le lieu importe peu (mais en Corse, c’est toujours mieux).
11) Ma phrase bonne humeur
« Elle est pas belle, la vie ? »
Le mec est vraiment comme ça ! Avec en plus une énorme dose de bienveillance pour les petits nouveaux dans le circuit.