Oui. Je sais.
Cette chronique au titre suspect risque de faire réagir Nicolas Lebel, et déclencher ses foudres.
M’en bats les couettes.
Parce que je pense qu’à un moment donné, il faut dire les choses telles qu’elles sont.
Et là, je veux vous mettre en garde contre le fait de plonger dans la lecture de ses bouquins.
Pour plusieurs raisons.
La principale, et non la moindre est que nous avons une vie. Et qu’il nous est impossible de tout lâcher pour lire. Or, moi, c’est ce qui m’est arrivé quand j’ai commencé à lire « L’Heure des Fous ». Plus de son, plus d’image. « Vous avez faim, les loulous? Allez chez Papou et Mamou. Moi, j’ai pas le temps. » Vous devenez une mère indigne se délestant de toutes ses responsabilités uniquement pour suivre les aventures du Capitaine Mehrlicht, qui plus est, est loin d’être un sex-symbol à l’américaine; vous savez, ceux qui font fantasmer les minettes et leurs mères, affalées dans leur canapé. Oui. Vous devenez raides-dingues de Mehrlicht, et de ses acolytes. Au point qu’à la fin du 3ème tome, vous vous demandez quel odieux chantage vous allez faire à l’auteur pour qu’il se lance dans l’écriture du suivant, ou qu’il en accélère l’écriture (perso, j’ai 2/3 idées pour des menaces efficaces mais bon, je ne les divulgue pas, vous pensez bien…)
Bref.
Vous voilà réduite à l’état de lectrice « qui-ne- lâche- pas -son- livre- et- qui -soupire -quand -ses -gosses -lui- demande- un- truc ». Et vous vous en voulez.
Nan.
J’déconne. Vous ne vous en voulez pas. Puisque de toute façon vous ne pensez qu’à découvrir quand « L’Heure des Fous » va sonner, qui empoisonne de pauvres gamins dans « Le Jour des Morts » (tant pis si les vôtres se noient dans la piscine de votre lieu de vacances, par défaut de surveillance) et surtout comment peut-on parler du « supplice des 100 morceaux » dans un roman et puis vous vous souvenez que le titre du dernier de cette trilogie est « Sans pitié ni remords ». Donc voilà. Et non seulement les intrigues sont bien menées mais figurez vous que ce mec, en plus d’avoir une plume exceptionnelle, cite Hugo, Baudelaire, Audiard et Brel, (entre autres) parle de Sun Tzu, un général chinois du VIème siècle, de Vidocq, nous fait des leçons sur le colonialisme, l’Histoire, nous donne envie d’ouvrir une bouteille de Côte-Rôtie, et j’en passe, et tout cela, mine de rien, avec simplicité, et cohérence. Et surtout, il met quelques belles gifles à la société actuelle, à ses préjugés, et sa Bêtise (la majuscule est volontaire, tant il y en a.) Et c’est véritablement addictif. Et bon. Très bon.
Alors, moi, je suis devenue une véritable addict de Nicolas Lebel. Une addiction littéraire de haute volée dans le domaine du polar. Si vous ne voulez pas devenir accro, ne le lisez surtout pas. Parce que ce capitaine à « Tête de grenouille » va rejoindre les autres Victor Coste et Ilya Kalinine en tête dans la liste des héros de roman que l’on ne veut plus quitter. (Cliquez sur les images pour les agrandir)
Peu importe que ma conseillère financière me demande sarcastiquement si j’ai des actions dans ma petite librairie ou si je mange mes livres les fins de mois difficiles, peu importe la taille de ma montagne à lire ou les étagères bondées de ma bibliothèque, je continuerai à acheter et à dévorer les bouquins de cet auteur surprenant. Parce qu’il est des addictions auxquelles il ne faut pas se soustraire. Celle ci en fait partie.
Alors, si vous ne voulez pas vous jeter dans des aventures passionnantes et brillantes, ne lisez surtout pas Nicolas lebel. Je vous aurai prévenus.
Ah oui j’oubliais. Il a un humour qui m’a fait sourire à de nombreuses reprises. Avec une mention spéciale pour ce passage…
« – Je lis, c’est tout. Tu lis toi?
Ménard hésita de nouveau.
– Oui. Un peu. Des polars.
– Et tu apprends pas des trucs dans tes polars?
– Bah… Non!
– Ah bon… Putain, lis autre chose alors! »
Ne l’écoutez surtout pas. Continuez à lire des polars.
Ceux ci sont disponibles chez Marabout.
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Mon cher Nicolas,
Je t’avais prévenu. On n’a pas idée d’être aussi bon.
J’ai juste oublié de signaler ton ingratitude envers Olivier: lui donnait ton nom à une avenue et toi tu le fais mourir dans une baignoire (Fantasme de beaucoup de filles de l’imaginer dans une baignoire, soit dit en passant, mais bon…). T’es pas sympa.
Et sinon? Ton diplôme de monteur de meubles suédois? Tu le mets à profit?
Tu utilises quelle taille d’aiguille en tricot maintenant, un an après?
Merci pour ces moments de lecture passionnée…
J’t’embrasse!
Nath.
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[…] ne faut pas lire Nicolas Lebel. Je vous en avais expliqué les raisons, voilà quelques […]
[…] flic qui en quelques chapitres se hisse aux côtés de Mehrlicht, Coste, Yeruldegger, Larcher, Hole, dans le cercle fermé des « flics qui doivent à tout prix […]
[…] Mais je n’avais noté nulle part qu’il sortait de nouvelles aventures de ce cher Mehrlicht. Diantre! Il faut que je mette à jour mes […]