« Ma chère Nath,
Ben oui, tu te doutais bien que je n’allais pas faire un simple article sur ce livre. Ce livre que tu m’as prêté vendredi et que j’ai dévoré hier soir… Un tourbillon d’émotions…
« Les gens heureux lisent et boivent du café » d’Agnès Martin Lugand…
Ben oui, je suis peut-être un rien émotive mais cette lecture m’a fait pleurer doucement…
En silence…
Donc, voilà, en découvrant l’histoire de Diane au fil des pages, la boule se forme lentement dans ma gorge, les frissons me parcourent, mon ventre se tord et les larmes perlent…
Tu m’as dit que tu avais adoré ce livre car il te parlait. Comme je te comprends. Même si on ne peut pas vivre l’horreur de Diane. Ni imaginer la tienne.
Je me suis rendue compte qu’à certains moments je le tenais si fermement que j’aurai presque pu y laisser mes empreintes.
Sa douleur devenant mienne au fil des pages, je me suis surprise à me recroqueviller sur le canapé. prostrée comme elle quand elle hurle son désespoir sur la plage.
Et puis tout doucement, je me suis redressée, au fil de son histoire, souriant même par moment. Avec L’envie terrible de lui crier « Oui vas-y! Tu y es presque! » Tout en sachant que son chemin sera long. Et encore très éprouvant.
Et son choix final laisse admirative.
Oui. Parce qu’elle a quasiment réussi et elle le dit simplement avec ces mots « J’étais simplement capable de profiter de petits bonheurs simples. C’était déjà ça, c’était déjà mieux. »
Et j’ai refermé ce livre, secouée par des émotions assez troublantes.
Je me suis endormie en pensant à toi.
Et ce matin, je me suis dit que j’allais t’écrire… Ma pudeur m’empêchant bien évidemment de te dire tout cela face à face.
Non mais c’est vrai… Tu nous imagines? Il nous faudrait plusieurs bouteilles de Pellehaut Eté Gascon pour surmonter une telle conversation… Tu souris, je le devine…
Oui, ma Nath, le temps d’une lecture, Diane était toi.
Tu étais cette Diane penchée sur cette falaise, qui n’ose pas regarder puis qui ouvre les yeux lentement.
Tu étais cette Diane perdue mais qui décide de se battre, malgré tout…
Tu étais cette Diane remplie d’espoirs mais qui ne sait pas comment faire…
Tu étais cette femme courageuse qui se relève doucement.
Tu ES cette femme courageuse qui se relève doucement.
Depuis des mois, je te vois chaque jour. Je t’observe. Nous parlons. De tout et de rien. Nous rions. Pour tout et pour rien.
Et tu forces l’admiration.
J’ai parfois l’impression que ton regard, quand il est lointain ou triste, laisse malgré tout échapper des petites étoiles.
Parce que oui, comme le dit si bien Diane, il faut savoir apprécier ces petites choses. Ces petits riens du quotidien qui enjolivent une vie pas forcément jolie …
Et qui obligent à relever la tête.
Tu me disais vendredi qu’un chêne poussait dans ton jardin. Tu me l’as montré… Planté par personne. Aucun chêne dans les environs. Étrange, me disais-tu… Bon, je sais que tu aurais préféré un pied de vigne du meilleur cépage, mais non! Le chêne symbolise la force. Il te va à merveille… Laisse le grandir ma Nath. File dans une jardinerie, achète des fleurs, des plantes, des arbres fruitiers et investis donc ce jardin qui te fait si peur… Donne des compagnons de saison à ce chêne. Remue la terre. Plante. Regarde pousser. La nature donne souvent de jolies leçons de vie…
Et si je puis me permettre… Débarrasse toi de ce putain de sentiment de culpabilité … Vis. VIS! Vous aviez construit cette maison pour y être heureux. La vie en a décidé autrement. Mais cette maison est là. Tu y vis. Avec votre princesse. Tu y fais des crêpes ratées. Tu nous y accueilles les bras ouverts. Les mugs de café sont immenses et chauds. Les bolées de cidre délicieuses… Et cette grande maison qui grouillait de rires, vendredi, s’illuminait de temps en temps… Pardon? C’était le soleil? Pas forcément… Tant de choses peuvent illuminer une maison…
Alors, oui, j’ai pensé à toi en lisant ce livre.
La vie continue… Le temps passe… Diane a envie de guérir. Elle y arrivera.
Comme toi…
Mais oui! Tu y es arrivée! La preuve? Tu me traînes à la piscine chaque vendredi entre midi à partir de la rentrée pour affiner notre silhouette de sirène… (hein? Non, t’inquiète ils ne connaissent pas notre physique… et ceux qui nous connaissent pas de remarques désobligeantes, merci…)! On réfléchit déjà à une date pour une bouffe ensemble. Tu pars en vacances avec ta puce… Tu as toujours des idées d’activités sympas à faire avec les élèves. Tu es entourée par de nombreux amis.
Autant de petites choses qui te renforcent et t’aident à te relever. Vraiment.
Et même si parfois, le soir, tu as peut-être l’impression que le temps s’arrête sur l’obscurité angoissante des longues nuits. Même si tu as envie d’hurler dans ton oreiller. Même si certaines journées te semblent difficiles à affronter…
Tu es humaine, non?
Et puis tu as le droit de flancher de temps en temps. mais tu as aussi le devoir d’appeler tes ami(e)s, tes potes, tes copains-ines (Dieu que ce mot est laid!) ou pas, en fait… Rien ne t’oblige à rien.
Si! Une chose! Lever la tête et sourire au soleil. Oui. Sourire. Tout simplement.
Je t’embrasse ma Nath.
Nath
PS: J’ai failli oublier: on devrait créer une librairie-café-bar à vins… On l’appellerait « Les gens heureux lisent et boivent du blanc avant leur café » T’en penses quoi? »
mon dieu que c’est beau, c’est vous, c’est moi, c’est nous! je file acheter ce livre et pourrais être parmi les premières clientes de cette future librairie où on boit un verre entre amis en lisant, en partageant nos lectures et ce genre d’émotions…) merci!
Merci… infiniment… elle va voir le jour… D’ici quelques mois…. 😀
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