La Malle aux Livres noirs

Le Calice jusqu’à la Lie. W3 Tome 3 – Nathalie Hug / Jérôme Camut

Il y a des livres qui qui parlent d’amitié, de solidarité. d’Amour. Qui vous font sourire, ou pas. Mais qui vous donnent de belles émotions.

Il y a des livres qui expliquent le fonctionnement de notre société. Des livres d’informations, d’investigations. Qui vous ouvrent les yeux sur les travers indicibles de notre monde.

Il y a des livres qui vous emmènent dans les tréfonds des âmes noires de leurs protagonistes. Qui peuvent presque rendre vos nuits blanches. Qui vous effraient, vous rendent sceptiques quant à la bonté de la nature humaine.

Il y a des livres qui vous scotchent sur votre fauteuil, chaise ou lit, qui vous filent des gifles magistrales, qui vous bousculent. Qui vous prennent aux tripes.

Il y a des livres qui possèdent tout cela. Et qui vous possèdent. Qui ne vous lâchent pas dès que vos yeux se sont posés sur les premières lignes. Jusqu’à ce que vous les refermiez. Et longtemps après.

le calice jusqu'à la lie« W3. Le Calice jusqu’à la Lie » de Nathalie Hug et Jérôme Camut, fait partie de ceux-là.

Les deux premiers tomes, « Le Sourire des Pendus » et « Le Mal par le Mal » le sont de la même manière. Me réconciliant avec un genre que j’avais oublié.

Une trilogie à couper le souffle.

Une trilogie que vous devez lire. Absolument.

Mais celui ci est, SERA, le dernier.

Je ne vous dirai rien de son contenu.

Cela m’est impossible.

 

Parce que vous sauriez inéluctablement qui est au cœur de cette nouvelle intrigue.

Vous sauriez qui a survécu. Et comment ils survivent désormais.

Vous sauriez des choses que je vous envie de découvrir.

Parce que moi, là, je ne les découvrirai plus jamais.

Parce que je sais.

Je sais leurs histoires, leurs souffrances, leurs rages de vivre, leurs combats, leurs espoirs, leurs peurs, leurs courages, leurs liens quelle que soit leur nature.

Je sais qu’une Lara, Véra, Sookie, Carmela, Solveig, Oksana, Svéa, Bérénice, Anne ou qu’un Demian, Jo, Léon, Volodia, Marcus, Innokenty, Valentin, Patrice, Hervé, Egon, Arnault… laissent des traces indélébiles en nous.

je sais qu’ils ne sont pas réels et pourtant…

Je sais combien leurs choix n’ont pas été faciles, mais qu’ils ont déterminé qui ils sont, qui ils sont devenus…

Je sais que ces mêmes choix ne sont pas évidents à assumer. Mais qu’ils doivent l’être pour rester fidèles à eux-mêmes et être rendus légitimes. Même si cette légitimité implique parfois de rester dans l’ombre. Les faire pour eux. Pour elles. Peu importent les jugements. Ce sont leurs choix. Et que cette ombre les projette malgré tout dans la lumière.

Je sais la violence de cette histoire. Du début à la fin. Cette violence qui rend nauséeux, qui nous oblige parfois à fermer les yeux ou à relire un passage pour être certains que nous avons bien lu. Les personnages sont décimés au fil de l’histoire. Sans concession aucune. C’est dur. Mais étrangement, cela paraît indispensable. Un syndrome Game of Thrones? Faire mourir ses personnages pour rendre l’histoire plus vivante. Étrange paradoxe.

Je sais pourquoi ce titre.

Et je sais surtout que Nathalie Hug et Jérôme Camut sont de grands auteurs. Dénonçant dans leurs romans, aberrations et choses hideuses de notre société, que ce soit la désinformation accablante de nos médias, le proxénétisme, le commerce monstrueux d’enfants ou de femmes, la perversité de l’argent, les manipulations politiques… Avec une plume, non, deux plumes cinglantes, dures, belles et précises. Trouvant les mots qui touchent, émeuvent, font sourire, passionnent. Mais surtout…  Attisant en nous cette frénésie de lecture, de curiosité, d’émotions et surtout de plaisir. Un incroyable plaisir.

Pour cela, et pour tout le reste, je les en remercie.

Infiniment.

 » Avec les chaînes d’info en continu, Internet, les gens gobaient tout, abreuvés d’infos, incapables de faire la part des choses. Il suffisait de leur raconter une jolie petite histoire bien dégueulasse, et le tour serait joué. Comme toujours. »

« Le matraquage médiatique laminait ce qui avait du sens, Les faits du jour évacuaient ceux de la veille. C’était comme ça, et finalement, pour que des informations durent, il fallait une intention. Politique ou économique, il n’y avait guère d’options supplémentaires. »

Lila sur sa Terrasse

Je suis moi.

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2 commentaires

  1. […] à « Tête de grenouille » va rejoindre les autres  Victor Coste et Ilya Kalinine  en tête dans la liste des héros de roman que l’on ne veut plus quitter.  (Cliquez sur les […]

  2. […] Une plongée en apnée dans un demain qui sera nôtre. Une vision très juste de ce qui nous attend. Nathalie et Jérôme nous interpellent avec toujours autant d’intelligence et de perspicacité sur les ratés de notre société. […]

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