Bon. Déjà avec un titre pareil, vous vous doutez bien que David Coulon ne fait pas dans la Chick Lit’. Forcément.
Livre commencé dimanche à 15h12 à peu près, le jour de la Saint Valentin, après une soirée concert qui rappelle à mes jambes que je n’ai plus 20 ans, et après avoir longuement hésité entre une balade le long de la rivière près de chez moi ou une promenade dans le vieux village, près de l’étang juste au dessus de mon quartier, je me suis affalée sous mes plaids et j’ai… Comment dire…
Ah oui je sais, David, quand nous nous sommes vus samedi je t’ai dit « Je ne lirai pas de suite car j’en ai trop en retard! » Et bien voilà… Il me narguait sur ma table de salon. Il m’appelait doucement. J’entendais le craquement des branches d’arbre sur lesquelles on marche, le ricanement du vent dans les intertices des rochers… Et j’avais envie de lire un truc qui fait peur, qui secoue un peu. Donc tu as grillé tous les autres auteurs sur le finish.
Donc, j’ai plongé dans ce livre.
Plongé est encore un doux euphémisme. J’ai été happée par cette histoire.
En quelques pages j’ai trouvé un univers pesant, glauque. Un univers qui ne laisse pas de place au répit.
Un rapide résumé?
Luc, jeune gendarme, part à la recherche de deux personnes disparues dans le massif des Dix Mendiants. Avant de partir, il découvre la légende entourant ce lieu: des femmes enlèvent les intrus osant s’aventurer sur leur territoire. Des sorcières? Des Succubes? Des folles?
Luc, contre son gré, va tomber entre leurs griffes. Et tout ce qu’il a pu imaginer ou lire n’est rien à côté de l’effroyable réalité.
Et nous, lecteurs, spectateurs impuissants de cette folie, nous dévorons avec avidité des pages noires, des pages violentes, des pages qui nous donneraient presque des nausées, des pages qui nous font nous terrer sous notre plaid, des pages qui voient nos yeux se plisser, notre tête se secouer, nos bouches se pincer… Des chapitres qui s’égrènent à un rythme haletant. Un rythme étourdissant.
La description des lieux, les conditions de détention dans les cachots sordides, les traîtements (tortures?) infligées, aux victimes, l’absence de lumière, l’omniprésence du froid, de l’humidité… Tout est maîtrisé. Et cela nous renvoie à nos pires cauchemars. Cela nous glace.
Nous laissant sans voix devant une intrigue incroyable. Menée avec une dextérité, un aplomb qui nous terrorise encore plus. Est-ce que ce genre de chose est possible? Ben ouais. C’est ça le pire. Vous arrivez à imaginer que cela l’est. Possible et certainement d’actualité… Et cette fin. Que vous comprenez. Et pas. Peut-on sortir vivant, ou du moins indemne, d’une telle histoire? Nous l’ignorons. Cela restera un mystère. A nous de faire jouer notre imagination. Même si elle est pétrifiée, le temps de sortir de tout cela.
En terminant ton livre, David, une sensation m’est revenue de très loin… La même angoisse que celle que j’ai eu en lisant « Misery » de Stephen King, quand je n’étais qu’une ado… Et je peux t’assurer que c’est bon. Terriblement.
Mais à cause de toi, mes promenades solitaires le long de la rivière ou dans le vieux village en bordure de la forêt ne seront plus d’actualité pendant les 10 ans à venir!
En refermant la porte de ce village des ténèbres, j’ai fait cette chose dont j’ai eu besoin à ce moment là… Je suis allée enlacer mes deux enfants et leur faire un énorme câlin. Avec le soulagement qu’eux sont à des milliers d’années lumière de ces poissons chats…
A lire ABSOLUMENT!!!!!!
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