Véritable proverbe « Quand avril est froid et pluvieux, les moissons n’en sont que mieux. »
Mémé dans les Orties – Aurélie Valognes
Comment vieillirons-nous? Nous nous sommes tous posés la question au moins une fois… Serons toujours avec celui ou celle qui nous tient la main en souriant; ou comme le dit Lucas Fanchon dans sa chanson Chloé:
« Est ce qu’on s’ra toujours deux
En vieux schnocks qui gaminent
Et qui rient l’un de l’autre
Quand leurs corps tombent en ruine?
Ou alors sera-t-on comme Ferdinand. Seul, acariâtre, limite asocial, odieux? La version masculine d’une Tatie Danièle hilarante. Serons nous des voisins à la limite de l’irrespect total, fumant exprès de gros cigares dans les lieux communs alors que nous ne fumons pas d’ordinaire? Arroserons nous les roses trémières cultivées avec amour par la concierge, de produit désherbant ultra-puissant?
Parce que Ferdinand est comme cela… Mais, nous, lecteurs, nous rions. Lamentablement, de ses actes et de ses propos acerbes. Nous nous mettons à détester aussi Mme Suarez, la concierge qui lui mène une guerre quotidienne. Nous sourions de sa façon de voir sa vie au milieu de ces « mégères »…
Jusqu’à ce qu’Aurélie Valognes dévoile lentement les blessures de vieil homme. Jusqu’à ce qu’il se prenne d’affection pour la petite Juliette, une gamine débrouillarde n’ayant pas la langue dans sa poche. Et jusqu’à ce qu’il se lie d’amitié avec Béatrice, sa voisine du même âge, ancienne avocate qui a la délicatesse de ne jamais le juger.
Le récit bascule alors… Le ton change. Ferdinand n’en devient que plus attachant. Et c’est véritablement bon.
Un livre qui se déguste comme une friandise.
A découvrir absolument.
Satan était un ange – Karine Giebel
Que de louanges à propos de Karine Giebel… Et moi qui n’ai jamais lu! Voilà. C’est fait. Faute réparée. Lacune oubliée.
Karine Giebel nous entraîne ici dans un thriller haletant.
François fuit pour ne pas se voir mourir dans les yeux des siens.
Paul fuit pour ne pas mourir par les mains des autres.
Une longue échappée en duo. Avec à leurs trousses des malfrats qui veulent se débarrasser de Paul. Courses poursuites. Quelques cadavres laissés sur leur chemin. Récit ahurissant de deux vies opposées. Rien ne les prédestinant à se rencontrer. Mais voilà. Chacun apprend à dompter l’autre, à lui accorder une confiance rare. Et se même désir: fuir la souffrance, la mort. Être libre.
« Satan était un ange » se dévore. Parce qu’une fois que vous aurez rencontré François et Paul, vous ne les lâcherez plus. Le rythme est soutenu, l’écriture parfaite, les chapitres reliés entre eux par des vers de Baudelaire, tirés des « Fleurs du Mal ». Une histoire de trafics de déchets chimiques qui glace. Où est la frontière entre le roman et la réalité? Nulle part. L’un expliquant l’autre. Et puis… Vous y retrouverez un peu de cette lecture magnifique: « Les Aventures d’Oliver Twist » de Charles Dickens… La vie de Paul vous clouant sur place. Sans voix. Parce que vous savez qu’il en existe des minots comme ça, à la rue, et abusés par des mafieux, malfrats: ils sont dressés pour obéir, tuer, « nettoyer », « racketter »… Des mômes arrachés à leur innocence par la violence et la brutalité des adultes. Des mômes qui ont été des anges. Avant de devenir des démons.
A lire absolument!
La végétarienne – Han Kang
Yonghye est une femme effacée, fade, peu loquace, sans autre ambition que celle de satisfaire son mari. Ils mènent une vie sans joie. Une vie austère, triste. Une nuit, après avoir faite des rêves étranges, elle décide de devenir végétarienne. Ou plutôt végétalienne. Seules des plantes nourriront désormais le corps de celle qui envoie balader en silence les traditions culinaires et les conventions sociales. Son mari parti, elle mène une vie d’ascète. Ignorant que ce corps sans formes peut malgré tout séduire encore. Au delà de ce qu’elle imaginait. Et avec toutes les conséquences que cela implique…
« La végétarienne » est un livre surprenant, dérangeant car il nous renvoie aux excès que nous pouvons faire quand nous sommes mal. L’écriture est fluide, efficace. Elle nous entraîne doucement dans la folie de Yonghye, avec ses blessures passées et présentes, ses choix que l’on peut comprendre ou pas et ces mots aussi violents que révélateurs, prononcés par sa soeur:
« Tout ceci est dépourvu de sens.
Je ne peux plus le supporter.
Je ne peux plus continuer.
Je ne veux plus. »
A découvrir.
Le Bonheur national brut – François Roux
4 amis qui passent le bac après l’élection de Mitterrand en 1981. 4 amis pleins de rêves et d’espoirs. 4 vies qui peuvent ressembler aux nôtres… Un livre à lire absolument!!!!!!
La chronique est ici, pour ceux qui ne l’ont pas lue…
CTRL+Q – Kathy Dorl
Le dernier livre de notre truculente Kathy…
A lire pour sourire… C’est ici…
Désolée, je suis attendue – Agnès Martin Lugand
Lire un livre d’Agnès est toujours un incroyable plaisir…
W3. Le Calice jusqu’à la Lie – Nathalie Hug / Jérôme Camut
Un incontournable du polar français! Les deux premiers tomes de la trilogie sont à lire avant et ABSOLUMENT!
Pour ceux qui ne l’ont pas lue, la chronique est ICI! Garantie 100% sans spoiler!!!
La Part des Flammes – Gaëlle Nohant
Un roman historique sur l’incendie du Bazar de la Charité à la fin du XIXème siècle.
Ou quand les flammes permettent à des femmes de renaître de leurs cendres. Magnifique.
Surtensions – Olivier Norek
Le dernier tome de la trilogie du capitaine Coste et de ses acolytes…
Les Haines pures – Emma Locatelli
Jusqu’où nous mène la haine? Que sommes nous capables de faire à cause d’elle? Ou pour elle? Un portrait brillant de la France d’après-guerre…
[…] vive et acérée et l’humour d’Aurélie Valognes. Cet humour décapant découvert dans « Mémé dans les orties » qui voyage désormais à travers les pays, histoire de disséminer ses paroles pleines de bon sens […]